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Aux coeurs de la Vendée

Patrimoine   Nature et Géologie   Histoire/Préhistoire   Gastronomie   Au fil de l'eau

  • campinglesrenardieres

Le #maraîchin n'est certes pas ma langue maternelle. En revanche c'était celle de mon père et il a eu la merveilleuse idée de m'en apprendre les expressions les plus usuelles dès mon plus jeune âge.

Sachez toutefois que bon nombre d'entre elles se retrouve dans le #patois_canadien. Et pour cause: beaucoup de colons installés là bas sont originaires de notre belle région ainsi que des #Charentes_maritimes (#Brouage, #Samuel_de_Champlain).

Je vous laisse découvrir ce langage imagé, qui fait sourire et si cher à mon coeur.

Sur ce : Jusqu'à sit nous r'tater ! (au plaisir de vous re-serrer la main)




Les expressions et histoires vendéennes

Les “#ventres_à_choux “

Voici une expression bien connue pour désigner les #vendéens....

Mais d'où vient-elle ? Durant les guerres, les paysans mangeaient les choux destinés au bétail comme plat principal, accompagnés de #Mogettes et/ou de #pomme_de_terre (#choux_rave, #choux_vert, #choux_frisé, #choux_rouge, #crucifères) Il en était cultivé dans toutes les #fermes. Parmi les origines les plus plausibles concernant l'expression "#ventre_à_choux", en voici quelques unes que j'aime particulièrement :


1- Les #paysans portaient toujours un grand tablier qui couvrait leur ventre et dans lequel ils mettaient les choux qu’ils coupaient pendant la récolte.

2- Durant les #guerres_de_Vendée, dissimulés au beau milieu des cultures afin d'éviter les patrouilles des #bleus, #les_chouans s’allongeaient à plat ventre dans les champs de #choux.

3- Il est dit aussi que les femmes enceintes glissaient des feuilles de #choux sous leurs vêtements, à même la peau, afin d'atténuer les diarrhées et les contactions.


4- Blessés au cours des affrontements, les hommes faisaient de même, mais plutôt pour se guérir des coups de #baïonnettes, afin de réduire l’inflammation et de faciliter la cicatrisation.

Quoi qu'il en soit, il est scientifiquement prouvé que le choux a des vertus extraordinaires (https://www.leslibraires.fr/livre/1461694-le-chou-pouvoirs-merveilleux-du-chou-eric-nigelle-esg) Antioxydant et anti-inflammatoire très puissant, il protège aussi des maladies infectieuses.

Je l'utile moi-même pour soulager les crises d'arthrose ou les brûlures. Un produit miraculeux !

Les Baétes sur la route


Le soulail’ descendait ,in seir sur la Coutère, le pèr’ Jules fatigué, s’en revenait chez li son gilet sur l’épol, sa casquiett en arrère, passqu’o l’avait fait chaoû, durant l’après-midi. La j’ment marchait tot’ sule en traînant sa charrette, a s’en allait d’vant li pu d’cent mètres en avant Jul’s sivait tot douc’ment, en r’gardant lés champs d’bettes peur dessus lés bouéssins, tot en réfliéchissant, O s’trouvit deux gendermes qui fésiont la tournaïe juchés su leu véloc’s à in tornant dau ch’min l’dissiront au pésan’ qu’avez v’din dans l’idaïe

Que v’ laissez v’te jement parti à l’abandin, Ve s’avez pas qu’in baete doit pas marchaé tot sule. Et pis que ve devez la sivre pu près qu’tchieu. Et t’o à caus de tchieu, qu’o demandit le père Jules. Qu’en fésant vos tornaïes. v’z’et’s teurjour deux peur deux


Roger Normand – histoire en patois vendéen



Mon père m’a donné un mari…


Chanson en #Patois_Vendéen :

Mon père m’a donné un mari , au mé évie (bis) Au mé évie que je vole moulin sur la maison de l’école (bis) La premère nette j’couche avec li, au mé évie (bis) L’me tourne le dos et s’en dormi au mé évie (bis) Pris t’ine épingle et le piquit au mé évie (bis) Pris sa tchulotte et se sauvit au mé évie (bis) Pris mon cothion court après li au mé évie (bis) Au bout d’la rue j ‘le ratrapi au mé évie (bis) A la maison j’le retourni au mé évie (bis) Trois coups d’bâtons je lui donnis au mé évie (bis)




 

La cheminée de tonton Jean-Marie!


En mettant ce blog en fonction, je me suis demandée pourquoi l'histoire de mon village comportait un grand vide....


On sait que la place fut occupée au #néolithique puisque bon nombre de #mégalithes en jalonnent la campagne (dont le #menhir_du_Pré_doux , à 2 pas des #Renardières), mais peu d'écrits subsistent concernant les périodes plus proches de nous.

Outre la généalogie de la #Baronnie_de_Rié et l'histoire paroissiale (fort bien documentées grâce à notre historien local, #Marius_Monnier), je veux parler ici de notre château.

Eh oui ! #Notre_Dame_de_Riez était une place forte et, à défaut de textes sur le sujet, certains de nos anciens se font encore l'écho de la mémoire du village.

Dès 1087, mention est faite d'un #château fort à l'emplacement actuel du bourg. Mais il fut entièrement détruit entre le XIVe et le XVIe siècle. Seule une butte artificielle

(motte féodale ?) subsiste, dans le virage, juste après le café restaurant, sur la gauche.


Pourtant, j'ai des souvenirs d'enfant. Lorsque j'allais coucher chez eux, mon oncle et ma tante me racontaient des histoires du passé.

Je me souviens très bien aussi de cette interdiction qui m'était faite de dépasser la dernière rangée du potager car, au fond du jardin, le terrain était dangereux et le puits

très, très profond.

Jean-Marie et Marguerite habitaient à l'époque très exactement en face de l'actuel restaurant "#la_table_en_fête", dans la bâtisse qu'occupe notre "#Atelier_beauté".

Dans la salle à manger donnant sur la grande rue, trônait une immense cheminée blanchie à la chaux, carrément disproportionnée par rapport à la taille de la pièce.

Le manteau, énorme, arborait un relief qui me fascinait. J'adorais m'assoir dans l'âtre et me chauffer près du poêle à mazout qui ronronnait l'hiver.

Je levais alors ma petite tête blonde et admirais les énormes pierres qui constituaient la structure. Un jour j'en parle à mon père qui me raconte comment il a découvert d'où venait cette cheminée.


De retour sur la #Vendée, il passe chez son frère en plein chaulage des murs de la pièce principale.

Le tonton avait à peine gratté l'ancienne peinture écaillée et s'apprêtait à en remettre une couche de plus.

Mon père, #Isidore, entreprend alors de décaper à fond la hotte de cette cheminée monumentale. Il en effeuille une multitude de couches, à grand peine, et fini par arriver jusqu'à la pierre. Soudain, là, au beau milieux du marteau, apparait une date ou des armoiries (franchement, j'étais si petite que je ne me souviens pas exactement).

Les deux frères se regardent alors, pantois! L'un et l'autre connaissaient l'emplacement de l'ancien château. Cette découverte était incroyable. La cheminée que les frangins venaient de nettoyer provenait de l'ancienne #forteresse. Comment était elle arrivée ici ?

Mystère. Mais une chose était sûre: la maison du tonton avait été construite sur le site, voire dans l'enceinte même, et d'anciens propriétaires de la bâtisse en avaient récupéré des pierres, des linteaux et cette cheminée.

Mon oncle soupçonnait depuis toujours que le fond du jardin recouvrait une partie des anciennes douves, d'où l'inquiétude de ma tante à me voir vadrouiller dans le terrain sans surveillance.


Plus tard, mon père et un cousin continuaient à me raconter des anecdotes. certains anciens disent que le château était "le jumeau" de celui de #Commequiers et qu'ils communiquaient autrefois par des tunnels en passant par le prieuré de St Ambroise, localisé à mi-chemin, route du #Ligneron. D'ailleurs, une histoire raconte qu'un fermier de #St_Ambroise, en pleine délimitation de parcelles, aurait "perdu" des piquets qui auraient disparu alors qu'il les enfonçait dans le sol.

Une chose est certaine, l'entrée d'un tunnel avait été dévoilé au cours de travaux dans une habitation située juste derrière l'actuelle église (l'ancienne se trouvait dans le cimetière), puis aussitôt rebouchée par mesure de sécurité.


Enfin, certains "#Riolos" s'accordent à dire que les pierres auraient été récupérées en 1600 pour la construction du grand môle du port et du "quai neuf de Madame" de Croix de Vie, ouvrages initiés par #Marie_de_Beaucaire, grande bâtisseuse et baronne de #Rié......



Voici comment notre #château_fort tomba définitivement dans l'oubli.


Une question me taraude cependant: qu'est donc devenue la superbe cheminée de tonton Jean-Marie ?


Reconstitution des îles de Rié :


 
  • campinglesrenardieres

En bonne "#maraîchine" d'origine et au lendemain de la #St_Valentin, il me paraissait judicieux de vous parler d'une coutume ancestrale pratiquée par les jeunes gens de notre région: le #maraîchinage ! Mon père me l'a souvent raconté et sans doute l'avait-il aussi expérimenté dans sa jeunesse: Au cours des sorties dominicales en famille, à la sortie de la messe ou aux #foires_locales, les jeunes gens, parés de leurs plus beaux habits, en profitaient pour parfaire leur "jeu de la séduction" auprès de l'élu (e) de leur coeur. Les filles, par tous les temps, ne se séparaient jamais de leur immense parapluie, qui, vous allez le découvrir, était l'accessoire indispensable. Le garçon ayant fait son choix, s'approchait alors de la jeune fille convoitée et lui tirait discrètement le #caraco. Si elle était consentante, la demoiselle ouvrait alors son large parapluie. C'était le code! Le garçon pouvait alors lui faire sa cour, assis sur l'herbe, à l'abri du soleil et des regards (pas toujours), l'embrasser passionnément.


Attirés par ces pratiques coquines, il est dit que bon nombre de parisiens souhaitant s'y initier, repartirent sur un échec cuisant. Eh oui ! Sous ses airs de libertine, la maraîchine n'est pas fille facile. D'un caractère bien trempé, c'est elle qui mène sa destinée.

C'est le docteur #Marcel_Baudoin, lui même originaire de #St_Gilles_Croix_de_Vie

(et où il repose aujourd'hui), qui en parle le mieux, dès 1900. Son ouvrage eu tant de succès qu'il dû le rééditer à maintes reprises jusqu'en 1932, date de sa dernière parution. A l'heure où j'écris ce texte, les amours naissantes bousculées par ce sacré #Covid, il est si bon de se replonger dans ces coutumes d'un autre âge, et pourtant si modernes.


Résumé du livre du docteur Baudouin :

C'est dire que cet ouvrage inclassable, entre ethnologie, folklore et médecine, connut un franc succès. Son auteur y étudie minutieusement ce qu'est le #maraîchinage. Si archaïque et pourtant si moderne, cette coutume des maraîchins, les habitants du #Pays_De_Monts, #Soullans, #Challans, #Sallertaine, #le_Perrier, #rié, #Notre_dame_de_Riez, #St_Gilles_Croix_de_Vie toute la région côtière, les jeunes gens, afin de mieux se connaître, en présence des parents, en public, en pleine foire, sans aucune retenue, pendant des heures entières, pratiquaient Le #Baiser_Buccal, qui renseignait chacun des partenaires sur les réactions que peut provoquer son excitation. Le mariage est un concours, dont le #Maraîchinage (Tel est le nom donné à cette pratique) serait l'épreuve éliminatoire. Ces moeurs, très spéciales, n'avaient pas d'inconvénients aussi grands que l'on pouvait l'imaginer, car les enfants illégitimes étaient rares dans le pays. Cependant les pratiques ici mentionnées avaient pour effet d'abréger le temps d'attente de la première grossesse après mariage"

Une trilogie patoisante des années 70/80, menée par l'inénarrable #Clément_Gauvrit, raconte toutes ces histoires,et, notamment, le film de "#Célestine en profit". Hilarant!!!! La salle du cinéma de #Sion ( à l'emplacement de l'actuel #201_Forest_Avenue ) où fut jouée l'oeuvre pour la première fois, était comble et les rires fusaient à chaque réplique des acteurs, plus vrais que nature. Chacun pouvait y voir une scène de leur propre vie ou se remémorait "des histoires de famille" . J'ai eu la très grande chance de vivre tout cela. Ne laissons pas tomber nos racines dans l'oubli... Car si nous savons d'où l'on vient, nous saurons où aller..... Que les amours durent toujours !



 

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